UNE TENSION INTENABLE ENTRE LA BELGIQUE SOCIOLOGIQUE ET LA BELGIQUE POLITIQUE
Les flamingants et les wallingants, composant plus ou moins 10 % de la population belge, continuent à prétendre que la nation belge n’existe pas. Néanmoins, le succès indéniable des Diables Rouges lors de la Coupe du Monde en Russie (14 juin – 15 juillet 2018) a une fois de plus (et pour autant que de besoin) démontré le contraire. Le grand engouement pour les Diables Rouges étant un petit temps derrière nous, on peut dresser le bilan de ce phénomène à la fois sociologique et politique.
- La nation brille
La Nation belge existe bel et bien dans les coeurs de tous les supporters de notre équipe nationale, venant des neuf provinces historiques de la Belgique. Ils ont soutenu les Diables Rouges lors de chaque match que ceux-ci ont joué pendant leur magnifique campagne en Russie. Les Diables Rouges ont fait vibrer les coeurs des Belges, quel que soit leur couleur de peau, statut social, richesse ou provenance.
La Nation belge s’est également clairement exprimée lors du retour des Diables Rouges en Belgique, le 15 juillet 2018, après la victoire contre l’Angleterre dans la “petite finale”. Une foule immense les a accueillis à Bruxelles avec comme apogée la fête sur la Grand’ Place. Environ 50.000 personnes venues des quatre coins du pays y ont participé.
Mais la Nation belge est aussi une réalité dans les coeurs des royalistes, de ceux qui aiment nos neuf magnifiques provinces historiques et dans l’âme de chacun qui aime la Belgique, la belgitude et tout ce qui se rapporte à cela.
Il s’agit d’au moins 80 % des citoyens belges qui s’opposeront à jamais au séparatisme et voteraient pour le retour à une Belgique unitaire lors d’un référendum sur le sort du fédéralisme linguistique – si on leur donnait l’occasion de le faire bien entendu. Autre preuve de la belgitude: le 11 juillet 2018, à l’occasion de la fête de la Communauté “flamande”, on a vu cent fois plus de drapeaux belges que de drapeaux « flamands ».
- Le sport et la politique
Les flamingants ont retorqué haut et fort qu’il ne faut pas mêler le sport à la politique ou à un quelconque sentiment belge. Voilà ce qui est à la fois hypocrite et faux. Hypocrite puisqu’ils distribuent eux-mêmes des lions “flamands” lors d’événements sportifs (s’agissant en outre de la version noire et radicale, le symbole de la collaboration avec l’ennemi et non des drapeaux officiels de la communauté “flamande”). Faux puisque le sport de haut niveau est toujours associé à la politique et ceci dans le monde entier.
Les compatriotes des champions voient en eux les représentants dignes de leur pays, ce qui les rend à la fois joyeux et heureux, ne fût-ce que pour un temps limité. De plus, les Belges ne brandiraient pas le tricolore – un symbole politique par excellence – si le sport n’avait rien à voir avec la politique. Si les flamingants estiment qu’il faut séparer le sport de la politique ils doivent également abolir le Gordel, qui est depuis le début un symbole politique.
- Gare à l’optimisme exagéré
Cependant, malgré toute l’euphorie suite à la troisième place décrochée à la Coupe du Monde en Russie, les Belges ne doivent pas crier victoire trop vite. La rentrée formidable de l’Equipe Nationale en 1986 n’a laissé aucun effet positif sur la politique belge.
Bien au contraire, un an plus tard, une grave querelle politico-communautaire concernant la nomination du bourgmestre francophone et unilingue de Fourons en province de Limbourg, a éclaté. En 1988, une troisième et dramatique réforme de l’Etat fut approuvé entraînant la scission de compétences comme l’enseignement, les travaux publics et les transports publics.
De plus, au niveau particratique, les flamingants sont encore solides à l’heure actuelle. Il est dès lors une illusion de penser qu’ils vont s’effondrer sans résistance. Ils sont probablement tellement irrités par cette phénoménale belgitude qu’ils veulent se venger.
- Une tension intenable
Il n’empêche qu’il y a par rapport à il y a trente ans, un certain nombre de facteurs différents.
En premier lieu, le pouvoir de mobilisation sociologique du mouvement «flamand» a énormément diminué. Alors que les pèlerinages de l’Yser attiraient plus de 50.000 participants dans les années 80, le pèlerinage et la veillée de l’Yser ensemble réunissent encore à peine 4.000 spectateurs de nos jours.
Deuxièmement, depuis le début du siècle, il existe un mouvement belge, dont le B.U.B. est une émanation. Ce n’était pas le cas pendant les années 1980.
Troisièmement, le pouvoir du PS, le parti qui incarne le wallingantisme, s’effrite d’année en année.
Enfin, le renforcement électoral de la N-VA a paradoxalement pour conséquence que la force du nationalisme « flamand » diminue. En effet, les flamingants les plus extrémistes se retrouvent dans ce parti (et au sein du VB). Toutefois, depuis l’échec du mouvement d’indépendance en Ecosse et surtout de celui en Catalogne ainsi que suite au chaos incroyable que le Brexit entraîne, le nationalisme régional a été durement touché.
Par conséquent, il n’y a plus personne qui prend encore l’indépendantisme flamingant au sérieux et il n’existe presque plus d’enthousiasme pour une nouvelle réforme de l’Etat antibelge. Les réformes de l’Etat du passé ont même pour effet que les particrates se rendent compte que leur système est défaillant. C’est pourquoi plusieurs partis, tels que l’Open VLD et Groen, lancent des appels à la refédéralisation de matières. Il s’avère donc que la renaissance d’un sentiment national peut avoir comme effet de désinhiber les politiciens belges quant à leur belgitude.
En partie à cause de l’immense succès des Diables Rouges, il existe une tension intenable entre la Belgique sociologique et la Belgique politique. A terme, la politique devra mordre la poussière. Sur ce plan, le B.U.B. est plus nécessaire que jamais pour traduire ce sentiment sociologique et probelge en termes politiques.
ONHOUDBARE SPANNING TUSSSEN SOCIOLOGISCH EN POLITIEK BELGIË
De flaminganten en wallinganten, die ongeveer 10% van de Belgische bevolking uitmaken, houden vol dat er geen Belgische natie bestaat. Nochtans bewees het onmiskenbare succes van de Rode Duivels tijdens het WK in Rusland (14 juni – 15 juli 2018) eens te meer en voor zover nog nodig het bestaan van de Belgische Natie. Nu de Rode Duivels-gekte achter ons ligt, kunnen we de balans opmaken van dit politiek-sociologisch fenomeen
- De Belgische natie schittert
De Belgische natie bestaat in de harten van al die supporters van onze nationale ploeg, komende uit de 9 historische provincies van België. Zij ondersteunden de Rode Duivels gedurende elke match die ze speelden tijdens hun prachtige campagne in Rusland. De Rode Duivels deden de harten van de Belgen sneller slaan, ongeacht hun huidskleur, sociale klasse, rijkdom, geslacht of afkomst.
De Belgische Natie drukte zich ook duidelijk uit bij de terugkeer van de Rode Duivels op Belgische bodem op 15 juli 2018 na de ‘kleine’ finale die tegen Engeland gewonnen werd. De Belgen verwelkomden hen met een enthousiaste mensenzee in Brussel met als hoogtepunt het feest op de Grote Markt. Ongeveer 50.000 mensen uit de vier hoeken van het land waren daarbij aanwezig.
Maar de Belgische Natie bestaat ook in de ziel van alle aanhangers van ons Koningshuis, van hen die aan onze negen schitterende historische provincies gehecht zijn, en in de ziel van eenieder die van België, de belgitude en alles wat daarmee gepaard gaat, houdt.
Het gaat hier om minstens 80 % van de Belgische burgers, die nooit het separatisme zullen toestaan en bij een referendum tegen het taalfederalisme zouden stemmen alsook voor de terugkeer naar het unitaire België, als ze daar tenminste de kans toe kregen. Ander bewijs van de belgitude: op de feestdag van de ‘Vlaamse’ gemeenschap (11 juli 2018) zag men 100 maal meer Belgische dan flamingantische vlaggen aan de gevels.
- Sport en politiek
De „Vlaams“-nationalisten beweren echter bij hoog en bij laag dat sport niets te maken heeft met politiek of met een Belgisch gevoel. Dat is hypocriet en onwaar. Hypocriet, omdat uitgerekend zij bij sportevenementen zoals het wielrennen “Vlaamse” leeuwen uitdelen (en dan nog de zwarte versie, de radicale, die van de collaboratie met de vijand, niet de officiële vlaggen van de “Vlaamse” gemeenschap). Onwaar, omdat sport op topniveau altijd een politiek tintje heeft en dit in heel de wereld.
De landgenoten van de kampioenen zien in hen waardige vertegenwoordigers van hun land, wat die landgenoten blij en zelfs gelukkig maakt, hoe kortstondig dat gevoel ook mag zijn. Bovendien zouden de Belgen zich niet in de driekleur – een politiek symbool bij uitstek – hullen als sport niets te maken had met politiek. Als de flaminganten vinden dat sport van politiek moet gescheiden blijven, moeten ze de Gordel als politiek symbool van het flamingantisme ook meteen afschaffen.
- Geen misplaatst optimisme
Maar ondanks alle euforie na het behalen van de derde plaats op het Wereldkampioenschap voetbal in Rusland mogen de Belgisch-gezinden niet te vlug victorie kraaien. De geweldige terugkomst van de Rode Duivels in 1986 heeft geen enkele positieve invloed op de Belgische politiek gehad. Integendeel, één jaar later volgde een serieuze politiek-communautaire rel rond de benoeming van de ééntalige burgemeester José Happart in Voeren in de provincie Limburg en in 1988 werd een derde, dramatische staatshervorming goedgekeurd waarbij ondermeer onderwijs, openbaar vervoer en openbare werken werden gesplitst.
Bovendien staan op vlak van partijpolitiek de flaminganten vandaag nog steeds zeer sterk. Het is dus een illusie te denken dat ze zomaar gaan bezwijken. Waarschijnlijk zijn ze zodanig geërgerd door die fenomenale belgitude dat ze zinnen op weerwraak.
- Onhoudbaar spanningsveld
Niettemin zijn er, in tegenstelling tot dertig jaar geleden, een aantal factoren die beduidend verschillend zijn.
Ten eerste is de sociologische mobilisatiekracht van de “Vlaamse” beweging enorm afgenomen. Waar de Ijzerbedevaarten tot in de jaren 1980 méér dan 50.000 deelnemers lokten, halen Ijzerbedevaart en -Wake samen nog amper 4.000 toeschouwers.
Ten tweede bestaat er sedert de eeuwwisselling een Belgische beweging, waarvan de B.U.B. een onderdeel is. Die bestond niet in de jaren 1980.
Ten derde brokkelt de PS, de incarnatie van het partijpolitieke wallingantisme, jaarlijks verder af.
Tenslotte heeft de versterking van de N-VA, paradoxaal genoeg, tot gevolg dat de “Vlaams”-nationalistische slagkracht afneemt. De meest radicale flaminganten zitten immers in deze partij (en het VB). Maar sinds de mislukking van het onafhankelijkheidsavontuur in Schotland, en vooral in Catalonië alsook de enorme chaos die de Brexit met zich meebrengt, heeft het regionaal nationalisme zware klappen gekregen.
Het gevolg hiervan is dat niemand het flamingantische’ onafhankelijkheidsstreven nog ‘au sérieux’ neemt en dat er voor een nieuwe anti-Belgische staatshervorming amper animo bestaat. De voorbije staatshervormingen maken het zelfs voor particraten duidelijk dat hun systeem niet deugt. Mede daarom klinkt, bij meerdere partijen, zoals Open VLD en Groen, de roep om verschillende materies te herfederaliseren steeds luider. Het positieve effect van een hernieuwd nationaal gevoelen kan zijn dat politici veel minder schaamte zullen vertonen om zich pro-Belgisch op te stellen.
Mede door het grote succes van de Rode Duivels is er een onhoudbaar spanningsveld tussen het sociologische en het politieke België ontstaan. Op termijn zal de politiek moeten zwichten. Op dat vlak is de B.U.B. méér dan ooit nodig om dit sociologisch pro-België gevoel politiek te vertalen.