Le 11 juillet 1302, l‘armée du Comté de Flandre (= les provinces actuelles de la Flandre Occidentale et de la Flandre Orientale, une partie de la Zélande et du nord de la France) battait l’armée française dans le cadre d’une guerre féodale. A tort, certains pensent que ce jour-là la « Flandre » (telle que les nationalistes et les médias l’interprètent aujourd’hui, c.-à-d. le Nord de la Belgique) menait la guerre contre la France. Toutefois, au Moyen Âge, la langue ne jouait aucun rôle dans les questions politiques. Qui plus est, la « Flandre » (la région ou communauté flamande) n’existait pas à cette époque.
La Belgique fut composée de principautés (le Comté de Flandre, le Duché du Brabant, le Comté du Hainaut, la principauté de Liège, le Comté de Namur, le Duché du Luxembourg…) se trouvant à la base des provinces belges actuelles. En 1302, les Namurois étaient alliés à l’armée flamande, tandis que des Brabançons se battaient aux cotés de la France. Notons qu’une large partie de l’armée flamande fut commandée par le Comte de Namur, qui parlait évidemment le français. Les autres principautés n’étaient pas impliquées. Cette bataille des Eperons d’Or n’a donc rien à voir avec la « Flandre » actuelle. Le Comte de Flandre lui aussi parlait français.
Petite anecdote : le caractère patriotique belge de cette bataille était même reconnu par le Mouvement flamand (très patriotique) d’avant 1914 comme un symbole important de la résistance contre la France. C’est d’ailleurs la jeune Belgique elle-même qui a instauré au milieu du XIXième (en 1838 plus précisément) cette commémoration au profit de l’unité et du patriotisme belges, qu’elle voyait notamment incarnés par le Mouvement Flamand. A cette époque, ce Mouvement invitait d’ailleurs les gens à pavoiser le drapeau belge à leurs façades. Que penseraient le VB et la N-VA et les autres fascistes linguistiques qui déshonorent à l’heure actuelle le vrai Mouvement flamand (pro-belge) de ces faits troublants ?